Lucie Berelowitsch

Inspirées par le livre de l’ethnologue Jeanne Favret-Saada Les Mots, la mort, les sorts, écrit dans les années 1970, Penda Diouf et Lucie Berelowitsch ont enquêté dans le bocage normand à la recherche de ce qu’il reste des pratiques contemporaines de sorcellerie dans nos campagnes.

Où en sommes-nous cinquante ans après ? Les artistes ont arpenté le bocage normand à la rencontre d’habitants, de rebouteux, de coupeurs de feu, afin de mener l’enquête sur ces pratiques - rituels, croyances et superstitions - plus actuelles qu’on ne pourrait le croire. Au-delà de la sorcellerie, ce sont les thématiques de la transmission, de l’héritage et de l’amitié qui se révèlent dans cette fiction fantastique à travers l’histoire de Sonia.

Elle quitte la ville pour s’installer à la campagne dans une maison de famille. Le souvenir de son aïeule peuple cette maison. Un soir de pluie, une invitée surprise arrive chez Sonia. Elle l’accueille le temps du dépannage de sa voiture. Après son départ, Sonia vit des événements étranges. Peu à peu, la maison prend vie, l’envahit et l’amène à remuer le passé. Soutenue par son amie Jeanne, elle démêle l’histoire de cette maison que l’on dit maudite.

Sorcières est nourri de ces partages et confidences, de toutes ces histoires inscrites dans le terreau français et de moins en moins marginalisées. À l’heure où une partie du féminisme se revendique du mouvement des witches (sorcières en anglais), du retour à des pratiques rituelles, d’un lien plus étroit à la nature, ce texte, porté par une mise en scène et une ambiance musicale soignées, nous plonge dans de cet héritage immatériel.